Au cœur du Brame : L’approche d’un cerf dans les Pyrénées

Le soleil commençait à se lever sur les crêtes escarpées des Pyrénées, teignant le ciel de nuances flamboyantes. L’air, encore frais et humide, portait la promesse d’une journée de chasse mémorable. Pour Alexandre, le brame du cerf est un rendez-vous annuel, une passion qui le ramène chaque automne au cœur de ces montagnes majestueuses.

Le guide Antoine, un montagnard aguerri connaissant chaque sentier comme le fond de sa poche, marchait en tête. La randonnée avait été longue et difficile, ponctuée de montées abruptes et de descentes délicates. Malgré la fatigue, l’adrénaline de la chasse tenait Alexandre en alerte. Depuis l’aube, les bois résonnaient de cris rauques et gutturaux, des appels puissants qui annoncent la saison des amours.

L’approche décisive

Alors que le jour se levait, un brame particulièrement puissant et grave se fit entendre, non loin de leur position. Antoine s’immobilisa, un sourire se dessinant sur son visage. « Celui-là est un grand, un très grand, » murmura-t-il. L’excitation d’Alexandre atteignit son paroxysme. Il savait que c’était le moment qu’il attendait. Le brame s’intensifia, et Alexandre pouvait presque sentir la vibration des cris du cerf dans sa poitrine.

Ils avancèrent avec une prudence extrême, leurs pas se faisant plus légers que le bruit des feuilles mortes. La forêt était dense, et le chemin se faisait de plus en plus difficile. Le guide Antoine utilisa un appeau, imitant le cri d’une biche, un appel qui déclencha une réponse immédiate et pleine de fureur de l’animal. Ils se rapprochèrent encore, et le brame du cerf devint assourdissant.

Le face à face

Soudain, à travers les arbres, une silhouette gigantesque se dessina. Alexandre retint son souffle, l’incrédulité et l’émerveillement s’emparant de lui. C’était un cerf magnifique, un véritable seigneur de la forêt. Son ramure massive, un 12 cors impressionnant, brillait sous la lumière matinale. Sa respiration était lourde, et des volutes de vapeur s’échappaient de ses naseaux. Il piétinait le sol, fou de rage, hurlant sa puissance à qui veut l’entendre. Il était à seulement quelques mètres.

Alexandre sentit son cœur battre la chamade, une émotion intense qu’il n’avait jamais ressentie. Il s’assura d’être stable et visa, sa respiration devenue calme et régulière. Le bruit du tir fut assourdi par la forêt, et le cerf s’effondra silencieusement. Le grand seigneur des bois était tombé.

Dans le silence qui suivit le tir, un mélange de fierté et de tristesse envahit Alexandre. Antoine s’approcha, posa une main sur son épaule et le félicita. Ils s’approchèrent de la bête, respectueux de sa puissance et de sa beauté. Le trophée était exceptionnel, un magnifique 12 cors, à la hauteur de la difficulté de la chasse.

Ils passèrent le reste de la journée à préparer l’animal, à le transporter et à documenter ce moment. Le coucher du soleil marqua la fin de cette aventure, tandis qu’Alexandre marchait le cœur empli de gratitude et la tête pleine de souvenirs inoubliables. Il savait que ce moment, cette rencontre avec ce seigneur des montagnes, resterait gravé dans sa mémoire. Il n’y a rien de comparable à l’immersion totale, à la connexion profonde entre la nature et l’homme.