Comprendre les caractéristiques des optiques thermiques
Les optiques thermiques sont devenues un allié incontournable pour de nombreux chasseurs, notamment pour les sorties nocturnes ou les conditions de faible visibilité. Mais face à la multiplication des modèles et des technologies, il n’est pas toujours évident de comprendre les caractéristiques techniques qui les accompagnent. Capteur, NETD, résolution, taux de rafraîchissement, écran OLED ou LED… Ces termes peuvent sembler obscurs, mais ils sont essentiels pour choisir une optique thermique adaptée à ses besoins.
Dans cet article, nous vous expliquons en détail les principales caractéristiques à connaître pour bien comprendre le fonctionnement d’une lunette thermique et faire un choix éclairé.
La taille du capteur : un élément clé de la précision
Le capteur est le cœur de toute optique thermique. Il détermine la quantité de détails que l’optique peut capturer et afficher. Exprimée en pixels (par exemple 384×288 ou 640×480), la taille du capteur influence directement la précision de l’image et la distance d’identification des cibles.
- Un capteur de 640×480 pixels offre plus de finesse dans les détails qu’un modèle en 384×288. Il est idéal pour les longues distances ou pour identifier des animaux dans des environnements complexes (forêts denses, hautes herbes).
- En revanche, un capteur plus petit comme le 384×288 reste parfaitement efficace pour des distances plus courtes et permet une consommation d’énergie réduite et un prix plus abordable.
Exemple : Une lunette thermique équipée d’un capteur 640×480 sera capable de distinguer plus facilement un renard d’un blaireau à 200 mètres, alors qu’un capteur 384×288 pourra seulement détecter une masse thermique.

La sensibilité thermique NETD (Noise Equivalent Temperature Difference)
Le NETD, exprimé en millikelvins (mK), mesure la capacité du capteur à détecter les plus faibles différences de température. Plus cette valeur est basse, plus le capteur est sensible.
- Un NETD inférieur à 25 mK est considéré comme excellent. Il permet de distinguer des détails subtils, même par mauvais temps, brouillard ou humidité élevée.
- Un NETD de 40-50 mK est suffisant pour des usages classiques, mais montrera ses limites dans des conditions très difficiles.
Exemple : Lors d’une sortie par temps pluvieux, une optique avec un NETD de 20 mK pourra distinguer un lièvre tapi dans les broussailles, là où un modèle moins sensible ne captera qu’une silhouette floue.
La taille de l’objectif : influence sur la portée et la luminosité
L’objectif, souvent exprimé en millimètres, détermine la quantité de rayonnement infrarouge que l’optique peut capter.
- Un objectif plus grand (50 mm ou plus) permet une meilleure détection à longue distance et capte plus de « lumière thermique », offrant une image plus claire.
- Un objectif plus petit (25-35 mm) est plus compact et léger, parfait pour des distances courtes ou une observation mobile.
Exemple : Un objectif de 50 mm permettra de détecter un sanglier à 1800 mètres, contre 1000 mètres avec un 35 mm.
Le zoom : optique ou numérique ?
Les optiques thermiques offrent généralement un zoom numérique, parfois accompagné d’un zoom optique.
- Le zoom optique est le plus qualitatif : il grossit l’image sans perte de définition.
- Le zoom numérique, plus courant, permet un grossissement rapide (souvent de 2x à 8x ou plus) mais entraîne une perte de netteté, car l’image est simplement agrandie numériquement.
Un bon compromis consiste à utiliser un zoom progressif, en évitant les grossissements extrêmes pour garder un bon niveau de détail.

La résolution et le type d’écran : confort et netteté
L’écran est l’interface directe entre l’utilisateur et l’image thermique. Plusieurs technologies coexistent :
- AMOLED : très répandu, avec des noirs profonds, une bonne réactivité et une excellente lisibilité de nuit.
- OLED / Micro-OLED : qualité d’image supérieure, grande finesse et très bon contraste, mais souvent plus cher.
- LED : plus rare dans les optiques thermiques modernes, moins adapté aux conditions extrêmes.
La résolution de l’écran (souvent 1024×768 px ou 1280×960 px) influence aussi la finesse de l’image affichée. Un écran haute résolution permet de tirer pleinement parti des capacités du capteur.
La distance de détection : jusqu’où voir ?
La distance de détection désigne la distance maximale à laquelle l’optique peut repérer une source de chaleur, généralement un humain ou un animal de taille moyenne.
- Elle dépend du capteur, de l’objectif et de la qualité de traitement de l’image.
- Les meilleures optiques permettent des détections jusqu’à 1800 mètres, voire plus pour certains modèles militaires.
Important : la distance de détection ne signifie pas la distance d’identification. Voir une tache chaude ne suffit pas pour identifier l’espèce ou l’état de l’animal.
Le pas de pixel : une résolution dans la finesse
Le pas de pixel, mesuré en microns (µm), représente la distance entre deux pixels sur le capteur.
- Un pas de 12 µm permet une image plus nette et plus détaillée à capteur égal.
- Un pas de 17 µm, plus courant, offre un bon compromis entre performance et coût.
Exemple : Un capteur 384×288 en 12 µm offrira une image plus nette qu’un 384×288 en 17 µm.
Le taux de rafraîchissement : fluidité avant tout
Le taux de rafraîchissement, exprimé en Hz, détermine la fluidité de l’image.
- 50 ou 60 Hz : très fluide, idéal pour le tir en mouvement ou la détection rapide.
- 30 Hz : suffisant pour l’observation statique, mais moins réactif.
Exemple : Pour suivre un sanglier en mouvement rapide dans une clairière, une lunette à 50 Hz sera bien plus efficace qu’une à 30 Hz.
Les fonctions photo et vidéo : garder une trace de ses sorties
De nombreuses optiques thermiques modernes embarquent des fonctions photo et vidéo, souvent avec un stockage interne (8 à 32 Go) et la possibilité de transférer les fichiers via câble ou Wi-Fi.
- Les fichiers sont généralement en .mp4 pour la vidéo et .jpg pour les photos.
- Certaines optiques permettent aussi le streaming en direct via une application mobile (comme Stream Vision 2 de Pulsar).
Ces fonctions sont idéales pour analyser ses tirs, partager ses expériences, ou encore pour des besoins professionnels comme le suivi de gibier ou la formation.
Autres fonctions et aspects pratiques
Parmi les fonctionnalités utiles à considérer :
- Résistance aux intempéries : une optique IPX7 ou plus est étanche à l’eau.
- Contrôle via application mobile : permet d’ajuster les réglages sans toucher à la lunette.
- Autonomie : souvent entre 8 et 12 heures selon le type de batterie (interne ou externe).
- Poids et encombrement : à prendre en compte pour les longues sessions de chasse.
Choisir une optique thermique, c’est avant tout déterminer ses besoins réels : tir à courte ou longue distance, observation ou tir, usage de jour ou de nuit, type de gibier, conditions climatiques… Tous ces éléments influencent le choix du capteur, de l’objectif ou encore de la résolution d’écran.
Une optiques thermique bien choisie est un véritable atout pour le chasseur : elle augmente la précision, sécurise les tirs, et transforme littéralement l’expérience en pleine nature.




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