Combien de sangliers sont prélevés à la chasse en France ?
Chaque année, le réseau Ongulés sauvages (OFB-FNC-FDC) publie le bilan des prélèvements de grand gibier en France. Ces données apportent une base de connaissance fiable, non seulement sur les prélèvements, mais également sur l’état des populations.
Le sanglier : un rebond spectaculaire
Un retour au-dessus des 850 000 prélèvements
Le rapport de l’OFB recense 863 124 prélèvements de sangliers à travers la France pour la saison 2023-2024. Ce record confirme la résilience et la dynamique démographique de l’espèce malgré les efforts de régulation. Les prélèvements se sont accrus de 9,2% par rapport à la saison précédente. La croissance est casi continue depuis près de 20 ans, bien que les prélèvements ait pu légèrement diminués d’une saison à l’autre, c’est tout simplement le double d’animaux qui sont prélevés, en moyenne long-terme, pour ces 20 dernières années.
Une pression de prélèvement variable selon les régions

La densité de prélèvement varie fortement d’un département à l’autre. Les différents biotopes et cultures, le taux d’urbanisation mais également la pression de chasse sont autant de caractéristiques à considérer. Pas moins de 8 départements affichent des prélèvements supérieurs à 20 000 sangliers : le Loir-et-Cher à lui seul comptabilise 31 175 animaux tués à la chasse, le Gard 30 306, et le département de l’Hérault conclu ce podium avec 26 144 prélèvements.
Le rapport de l’OFB nous dévoile également un taux de prélèvement de 1,57 sanglier aux 100 Ha totaux (plaine/foret) et de 4,83 sangliers aux 100 Ha boisés. Les 3 départements affichant le plus haut taux de prélèvement aux 100 Ha sont le Gard (5,2), le Loir-et-Cher (4,9) et l’Hérault (4,2).
Certains départements ont fait face à une augmentation record de leur prélèvements de sangliers. Ainsi, dans le Lot, les chasseurs ont prélevés près de 70% de sangliers supplémentaires à la saison précédente. Les chasseurs du Finistère ne sont en reste avec +51%, ces folles croissances concernent également les départements du Nord +45%, du Cantal +38%, du Puy-de-Dôme et de la Saône-et-Loire +36% ou encore des Côtes-d’Armor et de la Creuse +35%.
Les raisons d’un tel rebond
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse :
- Conditions climatiques favorables : des hivers doux et des étés humides ont favorisé la survie des marcassins et la reproduction.
- Efficacité des mesures de gestion : l’accord FNC-FNSEA de 2023, qui a élargi les outils de régulation (chasse de nuit, battues administratives, etc.), commence à porter ses fruits, même si les dégâts agricoles restent un sujet de préoccupation majeur.
Les autres ongulés suivent la tendance
Cerf élaphe : une progression continue
Les prélèvements de cerf élaphe poursuivent leur augmentation, avec plus de 87 000 animaux abattus en 2023-2024, soit une hausse de 7,4 % par rapport à la saison précédente. Cette progression s’inscrit dans une tendance de fond, liée à l’extension de l’aire de répartition de l’espèce et à une gestion cynégétique adaptée.
Chevreuil : stabilité à un haut niveau

Le chevreuil reste l’ongulé le plus prélevé en France, avec des chiffres stables autour de 600 000 animaux par an. La saison 2023-2024 ne dément pas cette tendance, confirmant l’adéquation entre les plans de chasse et les populations.
Chamois et isard : une légère baisse
Les prélèvements de chamois (12 701) et d’isard (2 494) sont en légère diminution par rapport à 2022-2023, mais restent dans la moyenne des cinq dernières années. Ces espèces, très sensibles aux conditions hivernales, pourraient subir les effets des prochains hivers rigoureux.
Mouflon et daim : des populations en équilibre
- Mouflon : 2 897 prélèvements soit une augmentation de 5,3% par rapport à la saison précédente, signe d’une population stable dans ses foyers traditionnels (Corse, Alpes, Pyrénées).
- Daim : 1 274 prélèvements, en progression de 3% par rapport à 2022-2023.
Cerf sika : une espèce marginale mais en surveillance
Avec seulement 70 animaux prélevés, le cerf sika reste une espèce anecdotique en France, mais sa progression est suivie de près par les gestionnaires pour éviter toute prolifération incontrôlée.
Analyse globale : vers une gestion plus ciblée
Un prélèvement national en hausse
Au total, ce sont plus de 1,5 million d’ongulés qui ont été prélevés en France lors de la saison 2023-2024, confirmant l’importance de la chasse dans la régulation des populations et la limitation des dégâts agricoles et forestiers.
L’impact des mesures de gestion
L’accord FNC-FNSEA de 2023, qui a permis la mise en œuvre de la « boîte à outils » (chasse de nuit, battues administratives, etc.), semble avoir ralenti la baisse des prélèvements de sangliers observée en 2022-2023. Cependant, les résultats restent inégaux selon les territoires, et certains départements peinent encore à atteindre leurs objectifs de régulation.
Et vous, avez-vous constaté une hausse des populations de sangliers dans votre secteur ? Partagez votre expérience en commentaire !
Sources :
- OFB-FNC-FDC, Bilan des prélèvements d’ongulés sauvages 2023-2024
- Actuchasse, « Tableau de chasse 2023-2024 : le retour en force du sanglier »
- Chroniques Cynégétiques, « Bilan des prélèvements d’ongulés sauvages pour la saison 2023-2024 »




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